LE CARACTÈRE
En général, les gens, ou du moins principalement les filles avec lesquelles j'ai pu m'amuser avant de les larguer sauvagement après les avoir eues dans mon lit, me considèrent comme un salopard dépourvu de tout sentiments et de toute conscience. Assez rude comme jugement, hein ? Et pourtant, malgré que je tente de masquer ça du mieux que je peux pour ne pas montrer la part de faiblesse qui sommeille en moi, je suis beaucoup plus humain qu'on ne pourrait le croire et il m'arrive parfois de laisser cette humanité déborder un peu de trop et de l'afficher au grand jour. J'ai une réputation de volage. C'est très rare que, lorsque je sort avec une fille, je lui reste fidèle bien longtemps : mes pulsions reprennent très rapidement le dessus et de plus, avec mon caractère rebelle, je suis bien loin de me laisser faire. Je ne suis pas le genre de garçon à qui on fera faire la vaisselle et le gentil petit toutou pour lui soutirer ce dont on a envie, bien loin de là. Bon. Sinon, je me considère comme quelqu'un de possessif et pouvant même se montrer attentionné et aux petits soins avec quelqu'un lorsque je tiens énormément à la personne. Moqueur et hautain, je ne peux m'empêcher de me moquer ou de lancer des piques aux personnes que je n'apprécie guère ou qui me provoquent. C'est plus fort que moi, c'est ainsi et je ne changerai d'ailleurs sans doute jamais cet aspect de ma personnalité. Avec la tête d'ange innocent que je me paie, je n'ai jamais eu de grandes difficultés à manipuler les gens à ma guise et ça m'a toujours parfaitement plu et d'ailleurs, je me suis déjà servi fréquemment du fait que j'ai été gâté par la nature pour obtenir ce que je voulais. Néanmoins, lorsque quelque chose de mauvaise augure se présente, je préfère autant fuir et me faire traiter de lâche plutôt que de risquer ma peau.

L'HISTOIRE
Enfance : « - Donnez moi quelque chose pour atténuer la douleur, je n'y survivrai pas, je vous en supplie... » Un hiver glacial, une rue recouverte de neige, un hôpital et une triste femme en pleurs. C'était comme ça que tout avait commencé. Cela faisait dix heures qu'elle poussait pour tenter d'enfin pouvoir donner la vie à sa petite fille, car oui, c'était une petite fille qu'elle voulait avoir et rien n'y faisait. L'enfant ne semblait pas décidé à quitter le ventre de sa mère tout de suite. Déjà que cette dernière n'était plus vraiment certaine de vouloir cet enfant, allant être seule à l'élever, maintenant que l'accouchement durait si longtemps, elle n'avait plus qu'un regret : ne pas avoir avorté en apprenant sa grossesse. Si ça se fait, c'était pour ça que le père de son futur bébé l'avait quittée. De peur de devenir père si tôt. C'était aussi sans doute pour ça qu'il avait préféré aller se mettre avec une jeunette au lieu d'assumer son futur rejeton.

Il fallut dix heures supplémentaires passées à attendre pour que le petit Blake fasse son apparition dans le monde des vivants. La déception se lut clairement sur le visage de la jeune mère lorsqu'elle entendit les médecins lui annoncer que son enfant était de sexe masculin. Elle aurait tellement préféré avoir une petite fille à qui elle aurait pu enseigner les techniques de maquillage, acheter de jolies robes, coiffer la longue chevelure qui aurait d'ailleurs sans doute été blonde, comme celle de sa mère, la voilà qui se retrouvait avec un garçon aux yeux bleus-verts et au crâne recouvert de cheveux noirs qui se voulaient plutôt longs pour son âge. Malgré que l'enfant avait une bouille adorable, ça ne redonna pas le sourire à la jeune mère qui prit l'enfant en grippe dés la naissance de celui-ci.

Adolescence : « - Putain mais merde Tristan ! Notre plan était parfait, bordel ! Pourquoi il a fallu que ce connard de chauffard ramène sa caisse et écrase ce clébard, hein? On étais bien d'accord ! On ne lui faisait pas de mal, on se contentait d'aller l'abandonner dans la forêt d'à côté ! Putain, putain, putain... » Se tenant la tête entre ses mains, Blake était totalement perdu. Il ne savait plus que faire pour arranger la situation. Au départ, cette vengeance était destinée à sa voisine qui lui avait souvent fait de nombreuses remarques aussi désobligeantes les unes que les autres sur son comportement qu'elle trouvait inacceptable pour un garçon comme il l'était. Il avait planifié d'enlever son chien, animal auquel la vieille dame tenait plus que tout au monde depuis le décès de son mari qui l'avait laissée seule assumer une grosse maison et maintenant, voilà que le corps de l'animal gisait sur la route « - Tristan, écoutes, tu te démerdes. C'est toi qui a eu l'idée au départ, tu m'as forcé à te suivre, je n'aurai jamais pensé à ça tout seul, moi ! Démerdes-toi tout seul maintenant avec le cadavre de ce pauvre animal et.. moi je m'en vais. » déclara le jeune homme d'un air décidé, croisant les bras sur son torse sans pour autant faire un pas pour s'en aller.

Son meilleur ami le regarda et soupira, se relevant d'un geste brusque tout en se dirigeant à pas rapide vers lui, l'attrapant par les épaules. « - T'as pas intérêt à faire le con. T'es aussi impliqué que moi dans cette affaire et si tu te défiles, je ne me priverai pas pour tout faire passer sur ton dos auprès de la vieille. On va trouver un endroit assez reculé dans la forêt que pour pouvoir le mettre à l'abri des regards indiscrets et il pourrira là. Ok ? » questionna le blond, plongeant son regard émeraude dans celui gris acier de son meilleur ami qui déglutit sa salive difficilement avant de finalement acquiescer, se disant que le plan de son meilleur ami devait sans doute les tirer d'affaire. Après tout, il avait déjà fait des choses bien pires que de kidnapper un chien finissant écrasé par un automobiliste trop rapide.. comme se mettre au service du plus grand dealer de la ville pour gagner de l'argent de poche en suffisance.. et d'ailleurs, il n'était pas que dealer pour le compte des autres, il était aussi son propre fournisseur. Lorsque sa mère l'agaçait de trop, il se servait de ses provisions et se laissait planer. Dix-sept ans et déjà la vie en l'air.

Vie d'adulte : Ensuite, la chance sembla enfin sourire au jeune homme. Une fois majeur, il arrêta ses études, estimant avoir déjà assez souffert de l'ambiance à l'école et de la discipline que ses professeurs tentaient d'imposer sur lui au cours de sa scolarité. Il arriva à ouvrir sa propre boîte de nuit, qui devint rapidement assez réputée dans la ville malgré qu'il lui fallut bosser pour y arriver. Et ce fut dans cette boîte de nuit qu'il rencontra la jeune femme qui changea à jamais son existence. Elle était arrivée dans mon bar en demandant à voir le patron, ce à quoi j'avais répondu être le patron.. et ils s'étaient rapidement retrouvés à coucher ensembles sans vraiment avoir besoin de plus de paroles. Et il était devenu ainsi son 'petit-ami' de façon provisoire tandis qu'elle, en échange, gérait la boîte lorsqu'il était en déplacement pour aller m'occuper de ses affaires de dealer ailleurs, même si elle était bien loin d'être au courant de ce qu'il trafiquait exactement. Pas question de lui avouer qu'il touchais à toutes sortes de drogues telles que la cocaïne, le cannabis ou encore l'héroïne et qu'il en faisais d'ailleurs un marché qui était bien sûr illégal et que ça fonctionnait d'enfer.

Mais un jour, alors qu'il était obligé à faire son business, quelques gouttes de pluie ici et là commencèrent à tomber et ça avait tourné en orage violent. Et depuis ce jour, il se sent que quelque chose a changé en lui. Il ne saurait vraiment dire quoi mais il se sent ... un peu comme s'il était plus fort qu'avant. Il lui est arrivé, une fois, de constater aussi qu'après avoir espéré qu'une personne agisse d'une façon bien précise envers lui, cette personne avait agit comme il l'avait souhaité alors qu'elle n'avait, au départ, aucun besoin de le faire. C'était étrange mais appréciable mais depuis, plus rien. Il est presque certain de posséder quelque chose de surnaturel en lui depuis cet fameux orage et pourtant, rien ne s'est plus rien manifesté et ça a le don de l'énerver royalement, même s'il je compte bien découvrir ce qui s'est réellement passé depuis ce temps.