LE CARACTÈRE
Mon caractère ? Oula. En fait, je suis plutôt cool, comme fille. Tant qu'on vient pas m'embêter. Je veux dire, j'ai pas mal d'amis, ça doit bien prouver quelque chose, non ? Bon, je suis pas spécialement marrante, comme fille. Je ris, bien sûr, comme tout le monde, je souris facilement, mais c'est pas moi qui irait vous raconter que monsieur et madame ont trois enfants. Je ne suis pas vraiment dure à comprendre. Si je t'aime pas, tu t'en rendras compte très rapidement, je te le dirais probablement clairement ; mais c'est pas parce que je suis un peu sèche avec les gens que je les déteste forcément. Bon, je suis franche, peut-être que j'ai carrément une grande gueule et seulement quand ça m'arrange. Mais on me cherche, on me trouve. Je ne suis pas vraiment une pacifiste, il faut se le dire, mais je ne cogne pas sur quelqu'un sans raison, juste pour le fun. Plusieurs personnes m'ont dit que je ne savais pas m'amuser. Et je leur ai tout simplement répliqué que pour s'amuser il faudrait qu'il y ait quelque chose "d'amusant". C'est là ma plus grande qualité, je dis ce que je pense, sans avoir peur de ne pas rentrer dans le moule. Mon plus grand, défaut, par contre, est que j'aimerais que tout le monde rentre dans un autre moule que j'ai façonné moi-même. Je change pas mal d'attitude en fonction des personnes avec qui je suis. Je respecte ceux qui s'assument totalement, même si je ne les apprécie pas pour autant. On me dit superficielle, et c'est pas faux. Je suis pas assez intelligente pour m'intéresser et m'impliquer à fond dans quelques chose ; je sais que j'ai mes limites, et je me décourage assez vite. J'ai confiance en moi sur quelques points, je sais ce que je vaux, mais dès qu'on parle d’intellect, de mémoire, ou quelque chose comme ça, disons vraiment utile, j'abandonne vite. J'aime être entourée de mon petit confort, je ne suis pas une héroïne, et si il y a trop de changement dans ma vie, je panique comme pas possible, et il faut obligatoirement que je me raccroche à quelqu'un. Ce n'est que dans ces moments là que je deviens influençable.

CHAPITRE UN ; sweet child in time
« Joyce. » C'est le seul à m'appeler comme ça. Il n'y a jamais eu que lui, et ça sera surement l'unique personne sur Terre à m'appeler comme "Joyce". Normal, c'est lui qui voulait à tout prix ce prénom. Qui je suis, vraiment, d'Ashanta ou de Joyce ? Les deux. Ashanta-Joyce, le fruit d'une vaine tentative de réconciliation d'un couple qui bat de l'aile depuis trop longtemps, mais qui avait tellement l'habitude de se disputer qu'on trouvait ça normal, voire mignon. Bon sang, je déteste mes parents. Mon père, je sais pas comment il a réussi a éviter ma mère pendant neuf mois, parce que déjà qu'elle est chiante en temps normal, j'imagine même pas ce que ça doit être avec les sautes d'humeurs dues a la grossesse. Au final, il y a eu une énième dispute au sujet de mon prénom. Ma mère voulait m'appeler Ashanta, et mon père Joyce. Du coup, quand l'infirmière a demandé mon prénom, - surement pour dissiper le malaise qui s'était installé entre mes parents quand ils se sont aperçus que je ne parlais, ne marchais, ne me débrouillais pas - ils ont répondu l'un après l'autre Ashanta et Joyce. A deux secondes près, je m'appelais Joyce-Ashanta. Mais bon, mon père a toujours été un peu long à la détente, heureusement.
Comment deux incapables ont réussi à m'élever ? Ils m'ont refourgué à ma tante, la soeur de maman. Je dormais souvent chez elle, pour que je puisse faire des nuits complètes, non ponctuées de réveils à cause des cris. Pourtant, ce n'est que quand j'ai eu trois ans qu'ils se sont enfin décidé à divorcer.
« Joyce, tu m'écoutes ? » Oh, bon sang, c'est pourtant évident, non ? Je suis de trois quart par rapport à lui, lui tournant presque le dos, contemplant ma manucure - que je sais parfaite - depuis environ cinq minutes. Non, je ne t'écoute pas. Et si tu veux tout savoir, tu me soules, et tu m'as toujours gavé. Mon père a décidé de s'occuper de moi quand je suis rentrée au collège ; l'époque où on peut commencer a avoir une discussion un peu sérieuse avec ses enfants. A l'époque, j'étais on ne peut plus heureuse. Enfin, mon père m'aimait. Sauf qu'il n'avait pas vraiment compris que j'avais grandis, et il mélangeait tout. Quelque part, ça a des avantages. Avant, je me servais de lui pour qu'il m'offre des cadeaux tout le temps. Mais j'ai finis par me lasser. Ce n'était même plus drôle. En fait, j'agissais un peu comme je le fais maintenant. Je lui demande ce que je veux avec mes grands yeux bleus légèrement écarquillés et la bouche en coeur, et si il dit non, je boude, tout en prétendant que ce n'est absolument pas a cause de son refus, mais que j'ai mal au ventre ou à la tête, principalement.
Mais là, c'est différent. Je fais vraiment la gueule, cette fois. Et la seule envie que j'ai, c'est qu'il disparaisse, ou qu'il lâche sa pouf. Et vu son air éperdument énamouré, et son insistance auprès de moi, je doute qu'il ne fasse ni l'un ni l'autre. Pauvre type.
« Bon, de toutes façons, j'imagine que tu n'as pas le choix... Je le déteste. Vraiment. Je crois que je vais le mordre. Qu'il pisse le sang, même si on a le même. Manquerait plus qu'il engendre un bâtard, aussi.
Ma mère m'a toujours plus ou moins montée contre mon père. Et a mes yeux, elle a raison, c'est de sa faute à lui si ils ont divorcé, si je n'ai pas eu de vie de famille stable, a part quand j'étais avec ma tante. Mais malgré ça, j'ai toujours préféré mon père. Peut-être parce que ma mère est vraiment chiante. Du genre parano, a toujours craindre qu'il m'arrive quelque chose, que je me sente faible ou quoi que ce soit. C'est une grosse maniaque, et ça me fait criser quand elle se met à ranger mes affaires sans mon autorisation, parce que, merde, quoi! c'est à moi, elle y touche pas, point. Revenons à nos moutons. Surtout que ma mère est tellement maniaque qu'il lui était impossible de changer une couche. Mon père, donc, avait toujours été un peu plus haut dans mon estime que ma mère. Il occupait une place ridicule à côté de ma tante, mais qu'importe. Quand il m'a dit qu'il fréquentait quelqu'un, j'ai pensé, genre un club de golfe. Même si ce n'est pas "quelqu'un" à proprement parler. Lorsque j'ai rencontré sa douce et délicieuse nouvelle comparse, j'ai failli faire une indigestion. Vous savez, le genre de mix entre miel, bonbons, caramels, sucre d'orge, confiture, fondant au chocolat, tarte aux fruits, ... Même sa voix est sucrée. Elle m'a dit bonjour timidement, un peu impressionnée, avec sa voix sucrée de pétasse mal baisée. Bon sang, la honte. La meuf qui porte une jupe mi-longue, qui lui arrive au milieu des mollets, et des chaussettes montantes, qui s'arrêtent, devinez où ? au milieu des mollets, mais pas suffisamment haut pour être des bas. Une coiffure informe, pas de maquillage, un style de merde... La première chose que je me suis demandée, c'est combien elle a payé mon père pour qu'il accepte de passer pour son petit ami. Sérieux, elle est laide. Bon, pas tant que ça, mais avoir plus de quarante ans et toujours pas savoir s'habiller, c'est la honte.
Alors, maintenant, il veut l'épouser. Grand bien lui fasse. J'espère juste qu'il va pas oublier que la prochaine étape, c'est un bébé, et qu'elle est trop vieille pour en avoir un de nouveau - déjà qu'il sait pas s'en occuper, alors si en plus il est teubé, le gamin, il va pas aller loin.
Fais chier. « Allez, elle veut que tu sois la demoiselle d'honneur. » Je lève les yeux au ciel et me tourne vers lui. « C'est elle qui choisit les robes ? Parce que si oui, j'préfère crever. » Et j'ai pas envie d'être officiellement demi-soeur avec l'autre débile toujours plongé dans ses jeux vidéos à la con, ses dessins animés de gamin débiles et ses BD sans intérêt.
Oh, bon sang, je déteste mon père.

CHAPITRE DEUX ; like a hurricane
« ... et puis il m'a réduit mon argent de poche depuis qu'il s'est rendu compte qu'avec Duncan on joue plus à la dinette - ouais ça serait carrément plus le docteur, en fait - du coup ça l'a choqué à mooort que je puisse faire ça avec son filleul, mais bon il est trop con mon père, il aurait dû s'en douter, quoi ; enfin bref, du coup faut que je choisisse. Bleue cyan ou vert canard ? » « Hurm. », je réponds pour toute réponse. D'habitude, je l'aime bien, et je compatirais bien à sa douleur, mais actuellement j'ai d'autres soucis en tête et elle me fou un mal de crâne pas possible. Et puis le fait qu'elle sorte depuis plus de trois mois avec son ami d'enfance, celui qu'elle a toujours aimé dès le premier regard - d'après ce qu'elle me dit, je sais pas si c'est vraiment vrai - me rappelle que mon copain actuel est plus jeune que moi et qu'au bout d'une semaine à peine, il me gave déjà. J'ai déjà réussi a convaincre ma future belle-mère de me laisser m'occuper d'elle. Bah oui, ça serait con que je lui vole la vedette le jour de son mariage parce que je serais plus belle qu'elle. Et comme il hors de question que je m'abaisse à son niveau, je vais l'élever un peu. Qui sait, peut-être qu'elle finira par comprendre qu'elle pourrait être presque belle si elle faisait un peu attention à elle, prendrait un peu plus confiance en elle, changerait radicalement de caractère, puis voudra changer de vie, larguera mon père et il aura a nouveau plus de tune à me consacrer.
Un soupir à ma droite me ramène à la réalité. « Ash! » Je lève les yeux vers ma pote, interrompant mon super plan machiavélique pour me rendre à l'évidence : encore une fois, j'ai juste à la fermer et a obéir. « Prend la plus foncée, ça camouflera ta surcharge pondérale. » Elle me pousse en levant les yeux au ciel, pas vexée pour deux sous. C'est pour ça que je l'aime, cette fille. « Ptin, t'as ouvert un dictionnaire ? Il va pleuvoir, ou pire, ça va être le déluge! » Je réplique par quelques insultes gentiment énoncées avec un sourire tendre, avant de me diriger vers un autre portant de vêtement, en quête de blanc.
[...] « La vache... T'sais, j'rigolais tout à l'heure quand je t'ai dit que c'était la tempête si t'ouvrais un dictionnaire. à ce niveau là, tu l'as lu en entier, et t'as compris! » Je lui fiche mon sac de soldes dans la tête avant de traverser la rue en courant. En effet, le temps se fait de plus en plus menaçant, et j'ai pas vraiment envie de me faire tremper, surtout que j'avais prévu de tester ma mise en pli pour le mariage qui a lieu dans deux jours. J'entends des cris derrière moi, et en me retournant, j'aperçois mon amie qui me fait signe qu'elle rentre chez elle directement, qu'elle ne m'accompagne pas. Chochotte. Surtout qu'elle habite plus près que moi, la connasse. Je marche le plus rapidement possible, capuche rabattue sur le visage, protégeant au possible mes nouveaux achats. C'est dingue, j'ai jamais vu un temps pareil. Peut-être que les Maya avaient raison, on va vraiment tous crever sans pouvoir rien y faire. D'habitude j'aime bien l'orage. Mais à travers ma fenêtre, seulement. En dépit de mes hauts talons, je me mets à courir, cherchant des yeux un abri potentiel pour passer la tempête sans paraître cruche non plus.
Une bourrasque m'arrache la capuche, et avant que je n'ai pu la remettre, quelque chose de bizarre m'arrive. Un éclair passe à deux millimètres, a peine, de moi. Je m'arrête comme une idiote, le temps que mon coeur se remette à battre. La vache, ça fou la flippe, ce truc! Je crois que ça y est, j'aime moins l'orage, d'un coup.
« TEMPS DE MERDE! » est ma première phrase lorsque j'arrive chez ma tante. Malheureusement pour moi, cette dernière est la soeur de ma mère, aussi elle ne pourra pas me soutenir si besoin lors du remariage de mon père. Elle lève les yeux au ciel à ma remarque ; même si c'est elle qui m'a élevée, elle n'a rien pu faire contre mon vocabulaire, et quand elle le fait remarquer, je lui explique rapidement qu'elle m'emmerde avec ses manières. Autant faire simple et parler dans un langage accessible à tout le monde. Ma cousine me lance un sourire amusé, mais je vois bien à la serviette dans ses cheveux qu'elle a subi la même calamité. Je plisse les yeux en l'observant, me demandant pourquoi elle était dehors sous ce temps là, et puis je décide que ce n'est pas mes oignons, je n'ai pas à la surveiller constamment.
Je soupire, et m'affale dans le sofa. Après tout, ici aussi, c'est chez moi.J'ai toujours été proche de ma cousine, ce qui est normal puisqu'on a été élevées ensemble, et par la même personne. Je sais que plus tard, il va falloir retourner chez ma mère, qui regardera mes achats d'un oeil noir, et trouvera toujours quelque chose a redire sur ma tenue. Elle est jalouse. Pas de ma belle-mère parce qu'elle va épouser mon père, mais de mon père parce qu'il va se marier. Elle, ses histoires ont toujours été plus catastrophiques les unes que les autres. Entre les cons, les alcooliques et les crados, elle finissait toujours par criser. Et puis, si jeune elle était belle, ça commence sérieusement à se faner, désormais. Elle est un peu la preuve que les crèmes antirides, antiâge et autres sont bien de la merde.
J'allume la télé, m'efforçant de ne pas penser a ce stupide mariage qui a lieu dans moins de deux jours, maintenant.

CHAPITRE TROIS ; stranger to myself
Bon sang, il faisait pas aussi chaud le jour du mariage. Aujourd'hui, forcément, les deux abrutis de tourtereaux sont partis en voyage de noce d'une semaine et je me retrouve coincée avec mon nouveau demi frère super loin de chez moi. Et il fait une chaleur pas possible. Résignée, je décide d'abandonner mon idée de bronzage afin de pas finir cramée de partout et rejoins l'autre geek occupé à jouer à ses jeux vidéos dans une pièce fraîche et sombre. Il me jette un rapide coup d'oeil avant de porter de nouveau attention à l'écran. Ce type est asexué. ça ne dérange pas que je me balade à côté de lui en haut de maillot de bain et mini-short, il ne me regarde même pas. Il n'est pas non plus attiré par les mecs, et il joue a Tomb Raider comme à Mario. Bizarre. Très bizarre. C'est un cas de jeuxvidéophilie extrême et très chaste. Bref, un coincé complètement désintéressé. D'ailleurs, je ne manque pas de lui faire remarquer.
« A part tes jeux vidéos, tu fais quoi dans la vie ? » Je me moque de lui, comme un peu à chaque fois que je lui adresse la parole. Il n'est pas méchant, dans le fond, juste un peu con. Pour toute réponse, il soupire. L'autre jour, quand je lui ai posé une question dans le genre, il m'a dit qu'il lisait des "comics" et qu'il mangeait des trucs pas bons pour la santé. J'ai décidé que je l'aimais bien, ce jour-là, en dépit de sa débilité prouvée. « Je m'ennuie. On se fait une partie à deux ? » Je lui adresse un regard suspicieux qui le fait sourire ; avant de me saisir d'une autre manette. Il me fait chier, je sais que je vais perdre, mais bon, y'a rien de mieux a faire dans cette baraque pourrie.
Un soupir contrit s'échappe de mes lèvres alors que je viens de perdre une dernière fois. Je sens une goutte de sueur couler lentement le long de mon dos et grimace légèrement. Je me dis à cet instant que je donnerais le peu que j'ai pour un peu d'air frais, ferme les yeux en imaginant une douce brise courir sur mon visage, ébouriffer gentiment mes cheveux, m'enveloppant dans une caresse rafraichissante, me faisant presque frissonner. Et puis... « Putain de merde! » Je sursaute et rouvre les yeux deux secondes avant de tomber à la renverse sous le coup d'une bourrasque trop violente. Attends, une bourrasque, sérieusement ? Mais toutes les fenêtres sont fermées, la porte aussi ! « C'était quoi ce bordel ? » , je hurle, pas du tout maître de moi dans cette situation. Je regarde mon demi-frère, qui me regarde d'abord avec étonnement, puis avec une sorte de fascination dans les yeux, qui me fait flipper. Lui qui est toujours impassible d'habitude, il me fout grave les chocottes, d'un coup. « La tempête... » , murmure-t-il comme un possédé. Il se redresse et continue de me fixer, un sourire béat sur les lèvres. Commençant à flipper, je lui envoie un coussin dans la tête. Il a de la chance, ça aurait pu être sa manette. « De quoi tu parles, abruti ? Et arrête de me regarder comme ça, t'as l'air d'un putain de psychopathe! » Gêné - ouf, c'est déjà ça - il se passe une main sur le visage pour redevenir un peu plus normal ; enfin il n'a jamais été très net, alors aussi normal qu'il puisse être. « Bah, tu sais, la tempête, deux jours avant le mariage... T'étais dehors à ce moment là, ou pas ? » Je le fixe pendant genre cinq minutes, cherchant la raison qui le pousserais à me demander ça, et puis, ne trouvant pas et comprenant que seul lui pourra m'éclairer, je décide de lui répondre. « Euh... ouais. Mais pour le coup, t'es encore plus flippant. Sérieux, mec ? Tu m'espionnes, ou quoi ? » Il lève les yeux au ciel, ce qui me rassure un peu. Il est pas complètement devenu quelqu'un d'autre, même si je suis pratiquement sûre qu'il n'est pas tout seul dans sa tête - mais j'avais déjà des doutes avant, pour ça. « Mais non... C'est juste qu'il y a un truc bizarre avec cette tempête ; enfin, t'as pensé à un truc particulier avant qu'il y ai cette tornade ? » C'est normal que je comprenne rien ? « Bah pas spécialement. Juste qu'il faisait chaud et qu'un courant d'air serait le bienvenue. » Il me lance un regard victorieux et m'adresse un sourire fier. « Voilà, c'est ça ! » Je lui lance un regard que je ne décrirais pas mais qui est censé le remettre à sa place. « Un courant d'air, merde ! T'es con ou quoi ? Un petit courant d'air, une légère brise, un soufflinet, pas une putain de tornade ! » Il hausse les épaules, sans se départir de son sourire. Est-ce que je paraîtrais bizarre si je me mets à courir les mains en l'air en criant comme une demeurée ? Parce que sérieusement, ça fait flipper, son truc. J'ai pas envie d’avoir un super pouvoir ou je ne sais quoi, maintenant. Et l'autre abruti se ressaisit de sa console et recommence à jouer, comme si j'avais juste un truc normal, du genre mes règles, ou le nez qui coule.