Tout aurait pu continuer comme avant, sans accès de violence ou de paranoïa, une pluie froide mais rien de plus qu’une pluie d’automne et les gens n’auraient jamais pu traverser les murs, devenir invisible ou posséder les autres. Mais ça, c’était du conditionnel et au passé. Je ne vais pas te faire une peinture des conjugaisons impossibles mais je sais que ça tourne dans ton petit cerveau. Je sais que ça tourne, même si c’est à vide. C’était pas un chat qui te pisse dessus depuis le ciel mais une sorte de tsunami d’électrons dégueulasses qui ont mis en vrac plus d’un cerveau. Des machins capables de te transpercer et de ressortir sans laisser de trou mais non pas sans signer à coup de griffe dans ta matière rosâtre et visqueuse mais pas sans laisser indemne le tortillon appelé ADN. Et puis, il y a eu l’orage. Les éclairs. T’avais pas le temps de les voir mon pote mais tu les sentais, comme s’ils te parcouraient par milliers, comme si t’étais la borne pikachu du coin.
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