LE CARACTÈRE
Colérique, c'est sans aucun doute le bon mot pour décrire la jeune femme. Elle ne se contrôle pas, et en général, elle s'énerve fort et pour un rien. Depuis quelques temps, ce défaut lui a apporté une faculté particulière, si bien que si quelqu'un entre en contact physique avec elle alors qu'elle a les nerfs en pelote, disons que ledit "quelqu'un" est mal barré et a tendance à mourir peu après, si ce n'est immédiatement. Toutefois, Marguerite, ce n'est pas que des défauts. Une bonne humeur à toute épreuve -qui ne résiste pas à sa colère et à sa jalousie, malgré tout - et toujours partante pour tout et n'importe quoi, Maggie ensoleillera vos journées, veuillez juste à ne pas la provoquer. Parce que quand on la fait chier ou qu'elle ne vous aime pas, elle vous le fait sentir, parce que Marguerite, c'est pas quelqu'un de faux et elle est un peu trop franche si bien que cela peut lui attirer des ennuis. Indépendante et fière, elle ne demandera jamais de l'aide mais en général elle s'en sort toujours. Elle n'a pas tendance à accorder sa confiance à n'importe qui, mais se plait à le faire penser.

L'HISTOIRE
« T'as pas le droit de partir comme ça, Marguerite, pas maintenant, pas comme ça. » Elle n'avait que sa guitare et un simple sac en guise de bagages. Quelques billets, en dépit d'une grande famille sans problèmes financiers, fourrés dans la poche. Et un autre, d'avion plus précisément, en main. Ses cheveux encadraient son visage fatigué, son teint blafard faisait ressortir les épaisses cernes sous ses yeux (couleeeeur). Sven l'observa longuement, fit un pas en avant, puis un deuxième, jusqu'à se retrouver face à la jeune fille, baissant la tête pour pouvoir la regarder dans les yeux. Il passa ses mains dans ses cheveux, puis encadra son visage, le levant vers lui, la forçant à soutenir son regard. Elle ferma les yeux. « T'es vraiment trop con, Sven. Je pars. T'es bouché? » Elle fit un pas en arrière, soupira. Elle se sentit particulièrement conne, lui, avec sa guitare sur le dos, une bretelle de son sac sur l'épaule. Comme si elle était restée figée à ses seize ans. Elle se sentait bête, parce qu'elle savait qu'il était l'homme rêvé, l'homme parfait. Ils étaient fusionnels. Pareils, mais complémentaires à la fois. Cela dépendait des angles. « Je suis désolée. Mais j-j'peux pas! Toi, toi.. Toi tu veux une vie bien rangée. À part ça, je t'aime, oui, j'aime tes yeux, j'aime la tête que t'as quand je fais une connerie, j'aime quand tu me prends dans tes bras et que tu me dis que tu m'aimes. Mais ça, c'est pas pour moi. J'suis désolée. » Elle soupira, s'avança à nouveau, posa ses lèvres sur la joue du jeune homme qui était resté là, littéralement assommé par les mots de sa, désormais, ex-petite amie. Il venait de se faire larguer, purement et simplement. Sans un mot de plus, Maggie quitta l'appartement.

Les années avaient passées. Elle était à Sacramento depuis quelques heures. Sa voiture, toute pourrie, était tombée en panne et ce connard de garagiste ne voulait (pouvait, mais Maggie s'en foutait) pas la lui réparer avant deux jours. Elle revenait d'un week-end en Angleterre, elle avait été voir sa grand-mère malade. Et y avait eu ce putain d'orage, et depuis, elle se sentait étrange.. Et ce connard qui avait rajouté sa couche, cela n'avait fait qu'empirer. « Putain, faites gaffe! » L'adolescent, enleva son casque, lui fit un putain de doigt d'honneur et d'un coup, Maggie a vu son visage blanchir. Les genoux du jeune homme finirent par céder, et il tomba à terre. Arrêt cardiaque, d'après les urgences. Étrange pour un gamin en pleine santé. (ec)